En direct de l’univers, animée par France Beaudoin, est sans l’ombre d’un doute la meilleure émission de variétés de la télévision québécoise. La plus dynamique, la plus émouvante, la plus étonnante. Roxane Filion est l’une des formidables choristes qui font partie de cette joyeuse bande qui nous a encore offert une saison formidable avant que la pandémie de la Covid-19 ne mette fin abruptement à l’émission. Cette rencontre avec Roxane nous a permis de découvrir une passionnée, une chanteuse talentueuse qui a un plaisir fou à étaler son talent sur ce plateau de télévision.
Texte et photos: Daniel Daignault
Photos d’En direct de l’univers: Éric Myre
Roxane, il y a déjà sept ans que tu fais partie de l’équipe de l’émission ?
Oui, sept ans, et je te dirais que la saison qui s’est terminée plus tôt que prévue a été particulièrement spéciale à bien des niveaux. Comme gang, on a vraiment trouvé notre erre d’aller, et le show en général aussi. Elles sont rares les émissions de variétés qui durent plus de cinq ans, on en est à notre onzième année et on dirait que le show n’arrête pas de se bonifier. Et je pense que nous aussi, comme si nous avions atteint une sorte de maturité dans ce show-là, nous avons vraiment trouvé notre place.
C’est vraiment une mécanique bien huilée, et c’est un exploit de présenter une telle émission en direct!
On est capable d’être super présents quand il le faut, et aussi de s’éclipser quand il le faut. On dirait que cette année, on a vraiment relevé des défis, ne serait-ce que la première de la saison avec Patrick Bruel (qui n’avait pu venir au Québec en raison d’une enquête en France pour harcèlement sexuel), qui nous a obligés à trouver un autre invité à la dernière minute. Et puis il y a eu la fin de saison avortée en raison du coronavirus. Dans les moments magiques, il y a ce medley auquel on a participé, chacun chez soi, pour donner du bonheur au monde. Quand je l’ai regardé, je me suis effondrée en larmes. La beauté et la solidarité de cette équipe-là, c’est inébranlable. Ça n’a pas de bon sens. Voyez ce medley en cliquant sur le lien: https://www.facebook.com/endirectdelunivers/videos/530377791223622/
On s’est même inventé un hashtag cette année: #onasurvécualasaison11. Je pense que ça nous à ressoudés encore plus, et Dieu sait qu’on l’était déjà avant ! On a tout vécu, et on va arriver à l’automne avec une saison 12 portés par une fougue qu’on n’a jamais eue avant. C’est vraiment comme un gala de l’ADISQ chaque semaine. Toutes les personnes qui travaillent dans les différents départements sont totalement dévouées corps et âme.
Tu as du en vivre, des moments magiques sur ce plateau?
Vraiment! Pour moi, voir et vivre ce moment où Serge Fiori s’est remis à chanter, je n’ai pas compris ce qui se passait à ce moment-là, c’était un moment magique. Et de un, d’avoir Serge Fiori comme invité, c’était un exploit. Et de deux, on le voyait roder comme un lion en cage, et on a senti que la force de la musique était plus forte que tout, et puis il s’est remis à chanter Comme un sage après des années à ne pas chanter, et avec un bagage d’anxiété. Il y avait tout cela qui pesait dans la balance. C’était vraiment un moment incroyable, je n’aurais jamais pensé vivre un tel moment. Et de jaser avec lui après l’émission en prenant une bière, comme s’il était mon grand chum, je me demandais vraiment ce que j’étais en train de vivre là! Il y a cette proximité-là avec de grands artistes et une fois que tout le monde est sur le plateau, tout le monde est sur le même pied d’égalité. Le fait qu’on soit en direct fait en sorte que personne n’a de filet, on dirait que tout le monde a cette fébrilité-là qui fait en sorte qu’il y a une magie supplémentaire dans le show. C’est vraiment cool.
Le plaisir qu’on a, en tant que téléspectateur, est de voir à quel point les invités sont touchés, et on a le privilège d’assister à des moments magiques. Comme Christophe Maé qui a chanté pour Francis Reddy, Anne Dorval ravie de voir sa fille chanter, et Évelyne Brochu qui était tellement émue, tout au long de l’émission… Et je pourrais continuer longtemps comme ça…
Tout le monde est là pour faire plaisir à quelqu’un. Je pense que c’est important de le souligner. Si tu as les valeurs à la bonne place, tu ne vas pas à En direct de l’univers pour shiner, tu y vas pour faire plaisir à quelqu’un et il y a beaucoup d’artistes qui y prennent goût. Et on en demande beaucoup aux artistes, car souvent, ils viennent chanter autre chose que l’une de leurs chansons, on les sort de leur zone de confort et ils embarquent dans ce trip-là, parce qu’ils savent que c’est pour faire plaisir à l’invité, pour lui donner du bonheur.
J’imagine qu’il t’est arrivé souvent, sur le plateau, d’être submergée par les émotions lors d’un moment particulier ?
Mets-en ! On a beau répéter, faire les enchaînements durant deux jours, on n’est pas toujours en mesure de prévoir comment la personne qui est invitée va réagir. Et souvent, quand l’émission se déroule, la personne assise sur la chaise craque et elle s’effondre en larmes. Nous, il faut qu’on se parle en tabarouette pour ne pas se laisser submerger par cette émotion-là. Je me souviens quand les enfants de Sébastien Delorme étaient sur la pastille avec leur père, aux côtés de Bigflo et Oli, on les a vus pleurer de joie et on a tous brisé ! Tu ne peux pas faire autrement. Et il y a eu aussi ce moment où le chum de Yannick Nézet-Séguin est venu chanter pour lui, et que Céline est apparue sur l’écran pour chanter à son tour. Yannick a craqué totalement, c’était un super beau moment de télé, on a tous été très émus.
Je dois avouer qu’on a beaucoup parlé de l’univers de Céline Dion, et moi j’ai aimé la voir, au fil de l’émission, être gagnée par l’émotion. Au deuxième bloc, Fred Pellerin est venu faire le conte qu’il avait composé pour sa famille, dans lequel il racontait la rencontre entre madame Dion et son père, et Céline a vraiment été touchée lorsque le grand rideau est tombé et qu’elle a aperçu tous les membres de sa famille. Je pense qu’elle a compris à ce moment ce que c’était, En direct de l’univers, qu’elle n’avait qu’à se laisser porter par les surprises, les chansons et les moments magiques qui lui étaient présentés. J’ai trouvé ça impressionnant de la voir se confier à France et à s’ouvrir comme je ne l’avais jamais vue, justement parce qu’elle a réalisé que ce n’était pas un show hommage, mais plutôt une émission pour lui faire plaisir. À la fin de l’émission, elle est venue tous nous voir, nous remercier, elle ne voulait pas partir !
« La réputation du show est faite, et celle de l’équipe aussi. Les gens qui viennent sur le plateau savent qu’ils vont être bien traités, qu’ils vont avoir du fun. C’est vraiment un beau plateau. »
Comment se passe le travail en coulisses de l’émission, toute la préparation ?
Habituellement, notre chef de chœur, Jason, nous envoie tout le matériel le mercredi soir. Je répète ça chez nous le jeudi, et le vendredi, on répète habituellement de neuf à cinq heures, on passe toutes les chansons avec les artistes, et le lendemain, le samedi, on répète de neuf heures à environ quinze heures, puis de quinze heures à dix-sept heures il y a une répétition générale, puis après la pause lunch, on est live à sept heures. Ça va vite !
On ne peut évidemment pas passer sous silence le travail colossal qu’accomplit France Beaudoin !
Elle est une capitaine incroyable, elle ne lâche pas le morceau. Jamais. Elle est toujours là pour répondre à nos questions, à nos angoisses, et elle s’emploie à rassurer tout le monde. C’est une capitaine formidable. Elle est tellement humble aussi, elle redonne toujours tout à l’équipe, quand elle fait des entrevues ou quand on a de bons commentaires. Elle met toujours l’équipe de l’avant, c’est une trooper, elle rassemble le monde et elle fait un travail colossal.
Mis à part sa participation à En direct de l’univers, Roxane est membre du trio Les Bouches Bées et elle fait partie de l’aventure familiale du jeu d’évasion Immersia (www.immersia.ca) où elle occupe le poste de VP finances