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Geneviève et Antoine: Le chemin vers la relation amoureuse souhaitée

Il est difficile de trouver la personne qui nous convient en matière de relation amoureuse. On cherche, on s’épanche, on s’illusionne et… on se trompe! On est si fort à courir à l’extérieur de nous-mêmes pour trouver quelqu’un qui viendra combler le vide ou le besoin affectif qui sous-tend l’élan qui nous mène, qu’on oublie de se recentrer sur soi-même pour rester à l’écoute de ce dont on a besoin. Ce faisant, l’autre que l’on finit par rencontrer devient, en quelque sorte, responsable de combler ce vide, responsable de faire du bien à ce besoin affectif, et responsable en quelque sorte de notre bonheur.

C’est dans cette responsabilité que l’on met sur l’autre en se plaçant dans une position d’attente que dort, comme un Minotaure dans sa caverne, la bêtise qui pourra envenimer la relation affective souvent idéalisée des débuts de nos rencontres.

Une part de la solution vient de la capacité à se connaître et à prendre pouvoir sur ce que l’on veut, afin de ne pas s’abandonner soi-même en relation en tombant en amour, mais en demeurant plutôt debout en amour.

C’est bien inconscients de cette réalité que Geneviève et moi avons vécu nos anciennes relations, celles qui ont existé avant notre rencontre lors de notre deuxième année de cours au Centre de Relation d’aide de MontréalMD, et qui se sont visiblement retrouvées dans l’impasse. Dans nos relations passées, on pouvait mettre sur le dos de l’autre la responsabilité de prendre en charge notre bonheur et, quand l’insatisfaction naissait de l’attente dans laquelle on se maintenait, l’autre devenait l’objet de reproches. De réactions frustrées aussi qui pouvaient générer un sentiment de culpabilité ou des réactions de fuites, créant ainsi un gouffre dans la relation où la communication devenait discordante et irrécupérable. Si chacun, dans nos relations affectives passées, a sa propre responsabilité dans le fonctionnement relationnel et qu’on ne peut être seul tenu responsable d’une communication défaillante dans un couple, Geneviève et moi ne pouvons témoigner que de ce nous concerne tous les deux, en tant que couple.

En rétrospective donc, il nous est apparu évident, dans le manque de sentiment de respect de soi-même, que quelque chose n’allait pas à la suite des insatisfactions et du sentiment désespéré d’avoir tout essayé.

Dans le but de trouver un plus grand bonheur dans nos relations d’alors, mais aussi dans la relation avec soi-même, Geneviève et moi avons décidé de nous inscrire à la formation du CRAMMD  afin d’élucider les fruits des tourments qui nous assaillaient. On ne se connaissait pas à ce moment. On espérait, chacun dans nos vies anonymes l’un pour l’autre, sauver la vie de couple que l’on vivait alors.

Une année passée de part et d’autre à tenter de renouer les liens ébréchés et à réparer les pots cassés. Au cours de notre première année de formation, nous avons compris et constaté, élucidé et pris conscience de ce qui, chez chacun de nous, faisait en sorte qu’avec nos ex, nous générions un modèle relationnel dysfonctionnel.

Cette première année aura été une clairière sur mon être. J’ai saisi qui je suis comme jamais auparavant, et j’ai appris aussi bien à m’aimer un peu plus, qu’à saisir mes défensives et mes blessures marquantes. Même chose pour Geneviève. Ce retour vers soi qui a mené à se choisir et à ne plus laisser aller aux vents de l’ignorance les émotions et sentiments que nous vivions nous a poussés à nous débattre pour faire fonctionner nos relations avec une ardeur pleine de volonté.

Ces changements ont créé un remous qui ne s’est jamais calmé, car nous n’étions pas sur le même mode communicationnel que l’autre et, au-delà de la réelle volonté de part et d’autre de ne pas perdre, le fait de ne pas se comprendre a fait en sorte que nous nous sommes séparés chacun de notre côté. Avec la peine et la déchirure que cela provoque, à regret, mais avec la conviction que le retour fait sur notre responsabilité face à notre propre bonheur exigeait un mouvement déchirant dans nos vies qui, cependant, nous promettait du meilleur pour l’avenir.

Donc, en deuxième année de formation, à notre premier cours et lors des présentations de chacun des individus de mon groupe qui était jumelé à un autre, voilà que je remarque cette femme magnifique et qu’elle me remarque. Après quelques jours, elle m’écrit un mot sur Messenger, me disant qu’elle réalise qu’elle dit « Bonjour » et « Au revoir » à tout le monde, sauf à moi, parce qu’elle est timide. Je propose un souper, et je dois dire que ni elle ni moi ne croyions à l’idée de se remettre en couple avant un bon bout de temps à la suite de nos relations antérieures. Mais après cinq heures de conversation à apprendre à se connaitre, il a fallu s’avouer vaincus.

La première base de la relation se mettait en place, et on se préparait à la développer sous le signe de la responsabilité. Celle du CRAMMD. Quelle est cette notion de responsabilité? C’est dire que c’est à moi qu’il revient de m’occuper de ce que je vis et que, même si c’est l’autre qui en est la source ou le déclencheur, c’est à moi de m’en occuper, sans mettre la faute sur l’autre. De même que si l’autre vit quelque chose, ça lui appartient de s’en occuper. OK! Facile à dire? Effectivement. Mais nous avions manqué notre coup déjà, et nous souhaitions réussir dans notre entreprise. L’environnement de la formation que nous suivions était le joyau qui nous aiderait à nous construire une communication autour de ce principe de responsabilité créé par Colette Portelance, et élaboré dans son livre Relation d’aide et amour de soi.

Cette approche de la communication nous a permis de mieux comprendre nos façons de fonctionner et d’arriver à nous parler, quand et là où nous n’y arrivions pas auparavant. On a appris à connaître nos zones sensibles, à s’écouter et à prendre soin l’un d’un l’autre dans la communication. Est-ce que cette approche est miraculeuse? Non. Il y a eu et il y a encore des prises de têtes, mais puisque nous nous connaissons  mieux, nous arrivons à sauver la mise au-delà de la réaction pour revenir à l’amour de soi et de l’autre.

L’un des traits de mes défensives les plus marquantes est la fuite. Quelque chose ne va pas? Je balance à l’autre la faute en culpabilisant rudement, et quand l’autre se défend et me renvoie la monnaie de ma pièce, je lui dis : « Tu vois comme tu es avec moi? » Et je prends alors la poudre d’escampette. Résultat : en agissant ainsi, je me coupe de la relation et tombe dans un orgueil qui me pousse au jugement en me disant qu’elle est comme ci, qu’elle est comme ça… La tendance étant de m’entretenir dans la frustration et de ne pas reconnaître ce qui part de moi, et la vérité qui sous-tend ma réaction.

C’est moi qui envenime la relation en accusant l’autre. C’est moi qui coupe la communication en fuyant, et c’est moi qui ne porte pas attention à ma peine et qui ne voit pas, en broyant du noir, toute l’importance de ma partenaire à mes yeux. Mais c’est riche de mes connaissances sur moi acquises dans mes thérapies et dans ma formation que, lorsqu’une altercation avec Geneviève est survenue, j’ai su me reprendre. J’ai menacé de partir plusieurs fois, j’ai enfilé mon manteau, j’étais prêt. Au moment où, fâchée, Geneviève m’a lancé mon sac en me disant de partir, j’ai allumé, j’ai compris que je générais ce qui était en train de se passer et j’ai stoppé net. Je me suis excusé et j’ai accepté la colère de ma blonde, car c’est moi qui l’avais provoquée.

Ça n’a pas été parfait, c’est sûr. On a souffert momentanément, mais je suis resté et ça a fait en sorte que nous avons pu, après avoir laisser la poussière retomber, nous parler et décortiquer ce qu’il se passait.

Savoir communiquer, c’est d’abord savoir se connaitre avec humilité et ça a été et c’est toujours un travail de tous les jours. On n’est pas à l’abri des altercations, mais quand elles surviennent, on est bien outillés parce qu’on a travaillé sur soi. S’il est si difficile de trouver la personne qui nous convient, c’est qu’il faut se trouver soi-même avant tout. « Rien ne sert de courir, il faut partir à point », a écrit Jean de la Fontaine. Partir à point en relation amoureuse, c’est de savoir prendre soin de soi d’abord, et prendre soin de soi, c’est apprendre à se connaitre. Et comme on n’arrive pas à se voir soi-même sans l’aide d’un miroir, on ne voit pas non plus ses fonctionnements, ses façons de penser et de faire, sans thérapeute.

Si ce message et cette chronique vous parlent, Geneviève et moi sommes disponibles.

Au plaisir de vous aider!

Geneviève Pépin, Thérapeute et Relation d’aideMD   Saint-Jean-sur-Richelieu et Longueuil 514-293-2962 genpepin@videotron.ca

Antoine Portelance, Thérapeute en relation d’aideMD Saint-Jean-sur Richelieu, Longueuil et Montréal 514-805-2497 contact@antoineportelance.com