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Journal de bord d’une maman 11 – Je t’aime, ma soeur!

Aujourd’hui, c’est la fête d’une personne bien spéciale. Celle de ma soeur, ta marraine, ta tante Karine. Elle a 31 ans aujourd’hui et la température nous empêche d’être avec elle pour souper. On la verra plus tard cette semaine.

Par Manon Séguin

Laisse-moi te dire à quel point ta tante Karine est spéciale. On en a vécu des choses ensemble, elle et moi. Parfois de grands bonheurs, comme ton arrivée où elle a su me donner le courage d’affronter la douleur d’un accouchement naturel, car elle-même en a vécu deux. Parfois de grands drames, des deuils auxquels on a su faire face ensemble, sans jamais se lâcher.

Je ne sais pas si je t’offrirai une soeur ou un frère. C’est trop tôt pour nous encore. On sait depuis longtemps qu’on ne veut qu’un enfant, mais ce qui me fait douter est la relation exceptionnelle que j’ai avec ta marraine. Ma soeur est devenue, avec les années, l’une des personnes les plus importantes de ma vie, avec toi et ton papa. Elle est mon équilibre.

Plus jeune, ça n’a pas toujours été facile. On était un peu comme chien et chat ensemble. On s’entendait bien, mais jamais pour très longtemps. Ha! Ha! Ha! À l’adolescence, on avait des intérêts très différents et mon rêve de chanteuse prenait énormément de place dans ma vie, mais aussi dans la sienne, car elle devait partager sa maman avec moi et mes tournées. Ma maman, (ta grand-maman Mo), me suivait presque partout en spectacle, alors que ta tante Karine restait seule chez nos grands-parents ou un peu plus tard, à la maison. Elle était si indépendante, si forte.

Nous étions bien différentes. Moi, qui sortais peu et n’avais que quelques amis, et elle qui avait de nombreux cercles d’amis… ceux de l’école, ceux de sa job, ceux de ses cours de chant, etc. Elle sortait, vivait sa vie d’ado, alors que je chantais déjà beaucoup et un peu partout. J’étais très sage et elle, un peu moins. Hi! Hi! Elle n’a par contre pas fait de grosses folies. Après son secondaire, elle est déménagée à Ottawa pour étudier à la Cité Collégiale. C’est à ce moment-là que nous nous sommes rapprochées. On s’est rendu compte à quel point on s’aimait et s’ennuyait l’une de l’autre. Malgré son caractère fort et son indépendance, je sentais bien son amour, même si elle n’était pas très démonstrative. Ça va, car moi, je le suis pour deux!

Ensemble, on a dû faire face à plusieurs deuils en très peu d’années. En 2012, notre grand-maman Pauline (qui vivait de l’autre côté de la rue) est décédée. En 2013, à notre grande surprise, ce fut le tour de notre grand-papa adoré, Lauréat. En 2014, notre maman Monique avait très très mal au dos, et c’est en 2015 que son diagnostic de cancer est tombé. En 2016, c’est notre maman, notre pilier, notre seul parent qu’on a perdu. On s’est promis de toujours être là l’une pour l’autre, et on réussi très bien.

Ta marraine Karine est devenue maman de son petit Nathan (qui a maintenant 3 ans) quelques semaines à peine avant de perdre notre maman. Cette perte a été le moment le plus difficile de ma vie, alors j’ai du mal à imaginer comment elle pu vivre ce grand bonheur et cette grande tristesse presqu’en même temps. Devenir mère, mais perdre sa mère en aussi peu de temps, ça ne devrait jamais arriver. En tant que grande soeur, j’ai essayé d’être là du mieux que j’ai pu pour elle, mais je me rends bien compte que c’est elle qui m’inspire à tous les jours. Elle a depuis eu un autre enfant, une belle puce de 15 mois, Ély-Jade.

Kara, ta marraine, ta tante Karine, est une grande femme. Une femme forte et audacieuse. Une soeur exceptionnelle. Une maman extraordinaire dont je m’inspire tous les jours. Elle est de bon conseil pour moi. Elle me rassure beaucoup. Je l’aime d’un amour infini… d’un amour de soeur!