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Journal de bord d’une maman 17 – Ma première fête des mères!

Ça y est, tu dors maintenant dans ton trop grand lit, dans ta chambre trop loin de moi. J’avoue que papa rit un peu de moi, car ta chambre n’est qu’à trois mètres de la nôtre, mais avant tu te trouvais à moins de deux pieds de moi. Je m’étais habitué à t’entendre respirer, parfois même ronfler, pendant la nuit.

Par Manon Séguin

Puisque papa est électrosensible, nous ne pouvons pas avoir de moniteur pour bébé conventionnel qui, soit dit en passant, est l’un des appareils qui dégage le plus d’ondes, et on les place, depuis des années, tout près de nos enfants ! Bref, on a dû se trouver un autre moyen pour t’entendre en cas de détresse pendant la nuit. On a donc placé dans ta chambre un micro condensateur (micro de studio) qui capte même les petits sons les plus subtils, branché dans une petite console. De cette console, un long fil passe sous ton lit puis, en dessous de ta porte et à travers le passage jusqu’à notre chambre, où il est branché dans un petit ampli de guitare. Ça fonctionne très bien. On t’entend dès que tu commences à gazouiller.

Même si je t’entends, ça ne change pas le fait que je te trouve loin. Un peu plus loin chaque jour et bientôt, tu partiras pour l’école, puis le secondaire et ensuite l’université ! Plusieurs mamans expérimentées me disent que tout ça arrive tellement trop vite. Un jour, tu berces ton bébé pour qu’il s’endorme et le lendemain, il part en appartement ! C’est fou, mais c’est déjà ce que je ressens et je m’efforce de savourer chaque petit instant.

Kara dans son grand lit!

Comme la nuit dernière où tu avais plus de mal à dormir entre 0h30 et 3h30. Tu te réveillais aux trente minutes pour boire, mais malgré la fatigue, je savais très bien que ces moments passés seule avec toi sont privilégiés et que je m’en rappellerai toute ma vie! Ma maman me disait la même chose, car je n’ai pas fait mes nuits avant l’âge de deux ans. Ouf !

Les premières nuits ont été des nuits « hybrides », car on faisait la même routine au coucher. C’est-à-dire que je te couchais dans ton sac de dodo (comme un sac de couchage où seulement la tête et les bras en sortent) dans notre lit, où je t’allaitais en murmurant des berceuses. Tu t’endormais paisiblement au sein et quinze à vingt minutes plus tard, je te prenais pour te déposer juste à côté dans ton petit moïse. Puis, à ton premier boire pendant la nuit, autour de 1h, je t’amenais dans ta chambre où je pouvais t’allaiter en te berçant. Et plutôt que de te ramener dans notre chambre, je te déposais dans ta grande bassinette où tu y parais encore toute petite, mais où tu sembles y être plus confortable. Ce soir, on essaie la totale ! Je viens de t’allaiter en te berçant et te murmurant les même berceuses, mais dans ta chambre. Je t’ai ensuite déposée, le cœur un peu gros, dans ton lit. Je t’ai observée dormir un moment puis je suis sorti. Que d’émotions!

Chères mamans qui lisez ces lignes, en cette journée de ma première fête des Mères, je vous suis reconnaissante et je comprends maintenant ce qu’est l’amour inconditionnel. Je nous trouve bonnes malgré les petits défis quotidiens. J’ai une pensée spéciale pour ma petite soeur Karine, maman de deux beaux enfants, avec qui je ne pourrai fêter cette année et qui comme moi, s’ennuie de notre maman adorée. Bonne fête des Mères au ciel avec tant d’autres mamans parties trop vite.  À toutes, bonne fête des Mères!