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Journal de bord d’une maman 8 – Non au biberon !

C’est bien collé sur maman que tu aimes boire. Les biberons, ce sera pour plus tard. Depuis deux semaines, c’est fini les biberons pour toi. Tu n’en veux plus du tout. Ça complique un peu le quotidien, mais en même temps, ça me rend indispensable et je ne hais pas ça!

Par Manon Séguin

Tu as pris ton premier biberon de lait maternel alors que tu n’avais que trois semaines. Deux onces avalées rapidement et la prise du biberon avait été si facile. J’étais très impressionnée. Pas de drôle de petite face avec cette tétine de silicone dans la bouche. Pas de refus et pas de crise non plus. Rien. C’était une grande surprise, car depuis ta naissance, tu ne veux aucune suce. Peu importe la grosseur, la marque ou la texture, tu n’en veux tout simplement pas.  Dès qu’on te met une suce dans la bouche, tu as tout de suite un réflexe nauséeux.  Pas de suce, et tu ne sembles pas malheureuse de cela. Bref, tu m’as surprise avec ce premier biberon donné dans un restaurant. Deux onces, ce n’était clairement pas assez, alors tu avais quand même pris ton dessert au sein de maman !

Deuxième biberon, tranquille dans les bras de papa dans notre salon, parce que je souhaitais que papa puisse vivre ce petit moment privilégié avec toi. Ça s’est très bien passé. Troisième biberon à environ huit semaines de vie. Tu bois quatre onces très rapidement dans les bras de papa, la veille de son départ pour une grosse semaine de tournée de spectacles de Noël. Tout va bien, mais au boire « dessert » quinze minutes plus tard, tu as un gros réflexe nauséeux et ça te fait vomir tout ton lait avalé au biberon. Première et seule fois où tu as vomi ou même régurgité. Je sais, je sais, je suis chanceuse là-dessus!

Entre Noël et le Jour de l’An, papa et maman décident de se faire un petit souper et de s’ouvrir une bouteille de vin. Je me dis que ce sera le bon moment pour te redonner un biberon, puisque je ne veux pas que l’alcool passe dans mon lait. Je dégèle donc un beau cinq onces de lait que je mets dans le même biberon que tu avais aimé auparavant, mais ce soir-là, c’est le refus total du biberon. Je laisse donc le temps passer pour que l’alcool s’estompe, et tu as pu boire au sein, très normalement.

Le lendemain matin, je devais m’absenter pour aller chanter à des funérailles. J’ai pensé que si je ne suis pas dans la maison et que c’est papa qui te donne ton biberon sans avoir l’option du sein, peut-être que ce sera différent? Mais non, quatre heures sans boire, pauvre cocotte ! Même chose cette semaine : maman doit faire de la rééducation périnéale (on s’en reparlera…), alors je m’absente durant trois heures et encore là, tu ne veux rien savoir du biberon que papa te donne. Il essaie même plusieurs sortes de biberons, mais tu refuses.

Dès mon retour, je t’installe comme à l’habitude sur le sofa pour ton boire. Tu arrêtes de boire pour me faire un immense sourire de contentement et après, un gros « pot » de peine ! Comme si tu essayais de me dire que tu t’étais ennuyée durant mon absence et que de boire à mon sein te réconfortait beaucoup.

Pour l’instant, tu ne veux plus de biberon. On réessayera plus tard, car ce serait utile, quand maman va recommencer à présenter des spectacles, que tu sois un peu plus indépendante. Mais en ce moment, la dépendance, le fait que tu aies besoin de moi à tout prix, me plait beaucoup.