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Catherine-Audrey Lachapelle – Le jeu et la musique dans le sang!

Catherine-Audrey Lachapelle est bien connue des fans de District 31 pour son personnage de Virginie Francoeur. Un rôle qu’elle devait jouer dans un seul épisode, mais l’auteur Luc Dionne s’est ravisé pour le bonheur de tous. J’ai eu l’occasion de m’entretenir avec la comédienne pour discuter de son parcours et aussi de la chanteuse et musicienne en elle qui, avec son complice Léandre Joly-Pelletier, forme le duo Veranda qui verse dans le country et le bluegrass.

Texte et photos: Daniel Daignault

Parlons d’abord de la comédienne de 30 ans connue par le Québec entier grâce à son rôle de Virginie Francoeur, qu’on appelait d’abord Nancy dans la télésérie la plus populaire du Québec. La voleuse de diamants, un personnage qui n’a pas la langue dans sa poche!

On parle ici d’un rôle marquant pour celle que l’on avait pu voir auparavant dans Ruptures et Yamaska. « Ça fait cinq ans que je joue ce personnage et j’en suis ravie. C’est tellement un beau rôle riche et coloré. Je dirais que c’est un personnage qui fait du bien à l’émission, qui a un langage vraiment particulier en plus d’y aller souvent d’une joke croustillante. C’est une croche adorable! », confie Catherine-Audrey.

Ce rôle a changé beaucoup de choses chez la comédienne. On se doute qu’elle ne passe plus inaperçue et se fait fréquemment reconnaître par les nombreux fans de District 31, parce qu’on s’entend que lorsqu’on défend un personnage dans cette série, les retombées peuvent être importantes. « C’est une visibilité assez incroyable parce qu’il y a beaucoup de monde qui écoute District 31 », dit-elle. Ce qui pourrait bien l’amener à tomber dans l’œil d’auteurs, de réalisateurs et de producteurs, parce qu’elle s’est formidablement bien acquittée de sa tâche.

« Cet été, j’ai travaillé sur un long-métrage avec Marc-Antoine Lemire et ça a été une expérience assez incroyable, on a eu vraiment beaucoup de plaisir. Je travaille aussi avec une jeune compagnie de théâtre, Pleurer Dans’ Douche, sur un spectacle qui sera présenté… quand ce sera légal de le faire! Pour l’instant, on est en répétition. »

Catherine-Audrey dit aussi avoir énormément appris sur le plateau de tournage de District 31. « J’ai commencé à jouer le rôle en 2016 et c’est un plateau qui roule tellement vite! Chaque chose est à sa place, tout le monde fait son travail au quart de tour. Quand je suis arrivée là – c’était l’un de mes plateaux les plus importants -. j’étais un peu stressée, mais ça s’est bien passé parce que j’avais déjà travaillé avec Sébastien Delorme sur un long-métrage (Le Rang du Lion), tout de suite après être sortie de l’école de théâtre. Pour moi, c’était déjà un ami, et en plus, c’est avec lui que j’ai tourné ma première scène à vie sur District. Sur le plateau, j’ai aussi retrouvé Hélène Bourgeois-Leclerc qui avait été ma professeure à l’école de théâtre. Ça m’a donc enlevé un stress et j’avais hâte d’aller m’amuser dans ce rôle-là. Je ne devais jouer qu’une scène dans l’épisode 11 de la saison un, et puis on ne devait plus revoir Nancy, tout comme le personnage de Miss BBQ. Mais les deux rôles ont inspiré Luc Dionne et il a décidé de donner plus d’importance à ces deux personnages dans l’émission. »

Comédienne, mais aussi chanteuse

Veranda, vous connaissez? C’est une belle découverte à faire. Avec son complice et conjoint Léandre Joly-Pelletier, Catherine-Audrey forme ce duo qui offre un son et un style qui se démarque dans le paysage musical québécois.

Veranda, Catherine-Audrey et Léandre. Photo: Kevin Beaulieu.

« On a commencé à travailler ensemble dans deux bars à Montréal, lors de soirées open mike. Tous les dimanches, on allait au Barfly (situé sur le boulevard Saint-Laurent) pour jouer du répertoire bluegrass. C’est comme ça qu’on a commencé à monter des tounes ensemble ». Le duo s’est produit aussi au Wheel Club à NDG.

« Ça a cliqué entre nous et on s’est fait confiance musicalement assez rapidement pour se montrer nos compositions et commencer vraiment à créer ensemble. Puis ça a déboulé, on a fait notre premier EP en anglais, Woodland Waltz, qui est sorti au début de 2019 et sur lequel on retrouvait six titres. Puis, on a discuté, on s’est demandé ce que l’on voulait pour la suite du projet. On a alors décidé d’écrire en français. C’est cool le bluegrass, c’est une musique qui vient des États-Unis et on avait envie d’explorer cette musique-la, avec tous ses codes et sa richesse, mais la transposer dans la langue de Molière. C’était important pour moi. » Le duo s’est alors mis au travail et a présenté un deuxième album, Yodel Bleu, paru un peu plus tôt cette année

D’où est venu le goût pour cette musique, le bluegrass et le country?

Mes grands-parents écoutaient ce style de musique. Mon grand-pêre en jouait un peu, il grattait la guitare et pianotait, et il nous chantait des tounes de vieux country. Il avait toute une collection de vinyles de ce type de musique là, des affaires assez tripantes et obscures, comme Wilf Carter, qui est un yodeleur. C’est la musique dans laquelle j’ai baigné quand j’étais enfant, et sans même m’en rendre compte, ça a eu des répercussions sur mon appréciation de la musique de façon générale. Quand mon grand-père est décédé, j’ai hérité d’une partie de ces vinyles. Je me suis replongée là-dedans et j’y ai vraiment trouvé mon compte.

Ça fait longtemps que je fais de la musique et que j’aime la musique folk, entre autres. J’adore les harmonies vocales, les voix sont super importantes pour moi, et j’aime vraiment travailler sur cet aspect-là.

Avant que Veranda voie le jour, j’avais un projet qui a pour nom Caterino et qui est sur la glace pour l’instant, parce que je n’ai pas le temps de mener les deux en même temps. La musique a toujours fait partie de moi.

À l’écoute de l’album, il y a de la joie, de la mélancolie, un style qui nous captive à la première écoute, et aussi beaucoup de plaisir. Et ça se sent. « On fait ça parce qu’on a du plaisir à le faire, c’est pour ça qu’on a commencé ce projet-là. Il est né de notre amour commun pour la musique country, pour le bluegrass et le travail de voix et des instruments. C’est vraiment l’fun » dit-elle.

C’est d’autant plus l’fun que Veranda a remporté, lors du 15e Gala Alternatif de la Musique Indépendante du Québec tenu le 6 décembre, le prix du Meilleur album country grâce à l’album Yodel Bleu. « On était à la campagne et on écoutait le gala sur mon ordi, branché à la télé, quand il y a eu un problème avec la connexion internet. Ça a duré environ deux minutes, je me disais qu’on allait manquer notre catégorie, et quand on a pu se rebrancher, on a pu voir juste à temps notre album à l’écran et il était indiqué que c’était l’album gagnant! On a tripé fort! On est vraiment très heureux, c’est une belle reconnaissance de nos pairs, du grand monde de la musique indépendante. C’est une belle tape dans le dos pour nous, on est vraiment aux anges. »

La pochette de l’album Yodel Bleu de Veranda. Photo: Kevin Beaulieu.

« Dès que ce sera permis de présenter des spectacles, c’est sûr qu’on veut remonter sur scène et faire découvrir nos chansons au public », ajoute celle qui entend continuer à mener ses deux carrières de front.

Pour avoir plus de détails au sujet de Veranda et vous procurer leurs albums:

facebook: https://www.facebook.com/verandamusic
Instagram: @veranda_folkmusic
Youtube: https://www.youtube.com/VerandamusicLien d’écoute pour toutes les plateformes numériques: https://select-digital.lnk.to/Veranda_YodelBleu_EP

www.verandamusic.com