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MÉlanie Couture : une idée brillante qui l’a menée loin!

Il suffit parfois d’une simple idée pour transformer une vie. Mélanie Couture en est la preuve, car elle a découvert à la fois sa voie et une grande passion en créant Bubulle et Jujube. On parle ici d’une femme qui a travaillé durant de nombreuses années en marketing et qui après la naissance de son fils, a décidé de plonger dans l’entrepreneuriat en créant un tablier de bain pour enfants. Elle porte à la fois les chapeaux de conceptrice, de couturière et de femme d’affaires qui a su diversifier sa gamme de produits, notamment en offrant à sa clientèle, depuis quelques semaines, des masques pour enfants et adultes.

Texte et photos : Daniel Daignault

Sa première idée, elle l’a eue alors qu’elle donnait le bain à son fils, en pensant qu’une grande serviette qu’elle pourrait porter sur elle, pour tirer son enfant du bain et l’envelopper dans cette serviette, serait drôlement pratique et faciliterait la tâche de donner le bain aux parents sans qu’il y ait de l’eau partout! De ce tablier pour enfants qui fait le bonheur des parents et des tout-petits en passant par une gamme de vêtements destinés à sa jeune clientèle et plus récemment ses masques protecteurs en tissu, en coton– elle en a vendu au-delà de 7 000 en cette période trouble, depuis le 8 avril! –, Mélanie Couture carbure aux défis et ne ménage pas les efforts depuis plus de trois ans pour assurer le succès de sa Start-Up.

Zack porte le masque protecteur pour enfants conçu par sa mère qu’on peut se procurer sur le site www.bubulleetjujube.com

Mélanie Couture a occupé plusieurs emplois dans le milieu du marketing. Elle a notamment été représentante aux ventes pour le réseau V à Québec, puis a occupé le poste de conseillère en créativité média toujours à V, cette fois à Montréal. Elle a ensuite été directrice de la créativité média durant cinq ans pour la même boîte avant que son poste soit aboli.

Mélanie Couture.

« Après avoir rencontré Robert, l’homme de sa vie, le couple a décidé d’avoir un enfant. « Nous étions en processus de fertilité quand je travaillais, mais avec le stress, la pression, ça ne fonctionnait pas. Quand j’ai perdu mon emploi, j’ai décidé de prendre une pause de six mois, me reposer et réfléchir à ce que je voulais faire lors de la prochaine étape. Et six mois après mon départ, j’ai appris que j’étais enceinte! Zack est né en novembre 2015.

À la suite de la naissance de son fils, Mélanie a réfléchi à ce qu’elle souhaitait pour son avenir professionnel. « On a convenu que j’allais demeurer à la maison durant dix-huit mois après la naissance de Zack, avant de l’envoyer à la garderie trois jours semaine, puis que je retournerais travailler, sans savoir exactement ce qui m’attendait. Mais Robert savait que je n’étais pas le genre de fille à demeurer tranquille à la maison, à faire du ménage, du lavage, et à regarder la télé. Je ne me complais pas là-dedans, ce n’est pas moi. De là est née l’idée que je pourrais lancer une petite compagnie. Ma mère m’avait confectionné un tablier de bain pour Zack à partir de plein de choses que j’avais vues, et je lui avais donné mes directives, expliqué ce que je souhaitais. J’ai commencé à m’en servir et plus je l’utilisais, plus je me disais que c’était une bonne idée et qu’il y avait quelque chose à faire avec ça. Je lui ai demandé si c’était compliqué à faire, et elle m’a dit que si je savais coudre et que je maîtrisais bien ma machine à coudre, je serais capable de me débrouiller. »

Tu avais déjà fait de la couture?

Non, pas du tout. Ma mère m’a prêté sa machine et j’ai trouvé ça amusant et relativement facile de faire un tablier de bain. J’en ai parlé avec mon chum, on trouvait le produit l’fun et en parlant avec des amis, tout le monde me disait que c’était une bonne idée. Je n’avais rien à perdre, en ce sens que je n’avais pas d’emploi à ce moment-là, alors j’ai décidé d’acheter une machine, de suivre des cours et de me lancer dans cette aventure! J’ai lancé officiellement la compagnie Bubulle et Jujube en octobre 2016, un peu plus d’un an après la naissance de Zack. J’ai acheté des machines, du tissu, et la progression s’est bien faite depuis trois ans et demi. Il y a eu un gros impact quand j’ai eu la chance d’être invitée à l’émission de Marina Orsini en novembre 2018. Ça a vraiment fait exploser les ventes, j’ai eu des commandes à travers le Canada, et j’ai profité de mon passage à l’émission pour annoncer que je faisais aussi des vêtements pour enfants. À compter de ce moment-là, les commandes sont entrées à une vitesse folle et ça ne dérougit pas depuis.

Le tablier de bain conçu par Mélanie Couture. « Il y un aspect évolutif au tablier. La première étape est de le porter à la verticale sur nous, qui est tenu par deux morceaux de velcro, et on replie le tablier sur l’enfant, sur nous, pour l’éponger à la sortie du bain. On est ainsi à l’abri des éclaboussures. Et quand l’enfant devient trop grand, on peut utiliser le tablier à l’horizontale pour envelopper l’enfant. Ultimement, quand on ne veut plus l’utiliser comme tablier, il suffit d’enlever la ganse qui va dans notre cou, et l’enfant peut s’en servir comme serviette ou comme doudou. En définitive, le tablier peut durer très longtemps. », explique Mélanie.

« J’ai d’abord eu une boutique sur la plateforme Etsy, mais le tablier étant ce qu’il est, quand il est roulé, il a l’air d’une simple doudou. On peut l’utiliser à la fois comme serviette et comme doudou, mais quand on le voit roulé sur une photo ou sur une tablette, on ne peut pas voir ce que c’est en réalité. On a vite compris qu’il fallait aller faire des démonstrations, montrer aux gens l’utilisation qu’ils pouvaient en faire. »

En plus d’être présente sur les réseaux sociaux et d’avoir son site (www.bubulleetjujube.com, Mélanie avait donc l’habitude de prendre part, jusqu’au début de la pandémie, à quantité de marchés et de salons à travers le Québec où les gens pouvaient découvrir et se procurer ses différents produits, dont ses vêtements évolutifs, qui sont désormais offerts dans une vingtaine de boutiques à travers le Québec. « On sait que les vêtements pour enfants durent deux ou trois mois, et puis il faut en acheter de nouveaux, c’est sans fin! Alors j’ai pensé confectionner des vêtements évolutifs que les parents peuvent utiliser plus longtemps. On a plusieurs grandeurs combinées ensemble, soit de 0 à 12 mois, de 1 à 3 ans, de 3 à 6 ans et de 6 à 9 ans. Les vêtements sont confortables pour les enfants et permet aux parents de sauver énormément d’argent. Je fais des chandails, des pantalons et des salopettes, en plus des tabliers de bain et des masques, et je dois souligner que ma mère m’aide énormément dans toute cette aventure-là. Tout comme mon conjoint qui m’a toujours appuyée et encouragée. »

Mélanie a plusieurs fournisseurs de tissus pour ses produits et, succès oblige, elle verse maintenant dans la sous-traitance pour répondre à la demande des consommateurs. « Notre premier public, nos acheteurs principaux, sont les grands-parents. Ensuite, ceux qui reçoivent le tablier de bain, par exemple, vont en acheter pour en donner à leurs amis parce qu’ils l’ont utilisé et ont compris l’utilité et la beauté du produit. C’est devenu un cadeau très prisé pour les futurs ou nouveaux parents », ajoute Mélanie, qui a vu le chiffre de ventes de Bubulle et Jujube doubler depuis un an.

Quelle est la prochaine étape pour Bubulle et Jujube?

J’aimerais éventuellement viser le marché de l’Ontario, participer à des marchés, de Noël, entre autres. Mais avec ce que l’on vit depuis quelques mois avec la Covid-19, on va voir dans quelle mesure ce sera possible. Pour l’instant, je dirais que je mets pas mal toutes mes énergies dans la production des masques parce qu’il y a évidemment une forte demande de ce côté-là. D’ailleurs, en l’espace de quelques semaines, je suis passée d’une employée à une douzaine afin de pouvoir répondre à la demande.

C’est après avoir conçu un premier masque pour son conjoint que les choses ont déboulé, d’abord auprès d’amis et de voisins, puis Mélanie a reçu de nombreuses commandes, autant de particuliers que de dirigeants de compagnies. « Je m’attendais à en faire deux ou trois cents, pas quatre ou cinq milles! C’est un beau défi et bien sûr beaucoup de travail » , confiait-elle récemment en entrevue avec Mario Langlois, sur les ondes du 98,5FM.

Quels conseils donnerais-tu aux personnes qui désirent lancer une entreprise?

Je dirais qu’il est important de bien s’entourer, et je ne veux pas dire uniquement de gens autour de nous. Il faut aller chercher les ressources où elles sont. Comme sur Facebook, il y a plein de groupes d’entraide aux petites entreprises. On peut y trouver de bons conseils, en apprendre plus sur la logistique. Il faut aller chercher cette aide-là, il faut être débrouillard et je crois que finalement, c’est à la portée de tout le monde de suivre son idée et de lancer son entreprise. Mais il faut travailler beaucoup. Dans mon cas, j’ai fait beaucoup d’essais, j’ai modifié mon produit, et mon tablier d’aujourd’hui n’est pas le même qu’en 2016: j’ai continué de l’améliorer en continuant de l’utiliser et en me fiant aux commentaires de mes clients. C’est du travail tous les jours, et il ne faut pas avoir peur de s’entourer de personnes spécialisées dans leurs domaines pour aller au bout de nos idées, c’est ce qui permet de faire évoluer la compagnie.

Mélanie Couture voit grand pour Bubulle et Jujube, une compagnie qui offre des produits qui sont très prisés par les consommateurs, particulièrement les parents d’enfants.