Le détachement. Ce mot qui me fait si peur. Depuis hier, je pratique le détachement. Ça peut paraître simple pour certains, mais moi, ça me chavire déjà. Vendredi prochain, le 7 février, je retrouve mon rôle de chanteuse dans le spectacle Piano Man Expérience de mon mari. Mon dernier show remonte au 20 septembre. Kara nous suivra en spectacle, mais ça m’oblige quand même à l’habituer à ne pas faire ses siestes dans mes bras.
Par Manon Séguin
La chambre de Kara est prête depuis bien avant sa naissance, mais elle n’avait jamais encore eu l’occasion d’y dormir. Premièrement, parce qu’on veut la garder dans notre chambre, dans son petit berceau jusqu’à l’âge de six mois, si possible. Aussi, puisque mon mari est électrosensible (il a une intolérance face aux ondes sans fil et électromagnétiques), nous ne pourrons jamais avoir un moniteur pour bébé conventionnel, car celui-ci émet beaucoup d’ondes et se connecte en WiFi avec sa base.
Nous avons donc fait appel à notre ami José Lévesque de Vert-Techno qui est venu passer un fil à haut-parleur de la chambre de Kara à notre salle de bain, puis au rez-de-chaussée, sur notre comptoir de cuisine. Ce fil est donc branché dans un petit haut-parleur (sans Bluetooth évidemment) qui est installé sur une petite tablette dans notre cuisine, face à notre salon. Dans la chambre de la petite, ce fil est connecté à une petite console dans laquelle est branché un beau micro de studio (micro condensateur). Pourquoi un micro de studio? Parce qu’on en a quelques-uns à la maison et surtout, parce que c’est un micro tellement sensible qu’on va même entendre notre cocotte respirer dans son lit.
C’est fait, tout est branché ! Et ça fonctionne très bien. Je suis donc moins stressée que Kara fasse ses siestes dans sa bassinette. Je redoutais ce stress qui aurait fait en sorte que je monte à l’étage toutes les cinq minutes pour m’assurer que tout allait bien. Ce que je ne redoutais pas, c’était le détachement que je devais avoir pour qu’elle puisse y dormir paisiblement.
Les siestes dans sa chambre, ça veut aussi dire, plus de bébé qui dort collé sur maman dans le salon. Ce n’est pas elle que ça affecte, mais bien moi. Je suis donc assise dans mon salon avec un deuxième café (chaud, cette fois-ci…), à écrire cette chronique, alors que ma fille dort confortablement dans son grand lit de bébé. J’aimerais aller la chercher pour la bercer, mais je sais qu’il est important pour son développement qu’elle puisse dormir seule. Ça ne veut certainement pas dire que je ne continuerai pas parfois de me gâter en la berçant et en la gardant endormie sur moi pour ses siestes. Mais je désire qu’elle en prenne l’habitude pour que, lors de nos spectacles, elle puisse dormir dans un petit berceau dans notre loge, sans se sentir délaissée par sa maman.
Ouf ! Ce n’est pas drôle, le lien mère-fille ! J’étais au restaurant cette semaine avec une amie, et Kara chignait un peu quand elle était sur moi. Mon amie l’a alors prise sur ses genoux et son grand sourire est revenu en me voyant. Elle ne voulait pas nécessairement être dans mes bras, mais elle voulait tout simplement me voir. Wow! C’est fort comme ça!
Bon, voilà que ma cocotte se réveille. Je vais donc aller la cajoler un peu… j’ai encore le droit ! 🙂