Kara, ma fille, laisse-moi te raconter qui est ta maman. J’ai grandi en Ontario dans un magnifique petit village nommé L’Orignal. J’ai été élevée par une maman monoparentale et on vivait, ma mère, ma sœur (ta marraine Karine) et moi, dans une toute petite rue (un cul-de-sac) où il y avait à peine une dizaine de maisons.
Mes grands-parents maternels, que tu appelleras Pépère et Mémère, vivaient juste de l’autre côté de la rue. J’ai eu une enfance facile et paisible. Une adolescence sans grande crise existentielle, mais un peu plus chamboulée par le divorce de mes parents qui était plus que nécessaire pour notre santé mentale, ma mère, ma sœur et moi. Heureusement, mes grands-parents, ma tante Annette, ma marraine Hélène et mon précieux parrain Richard étaient tous très présents et disponibles pour nous aider au besoin.
J’ai commencé à chanter lorsque j’étais toute petite. Ma maman me racontait que j’avais à peine deux ans que je chantais déjà dans les partys de famille. Une famille très musicale. Ma maman, ta grand-maman Mo, jouait de la guitare et chantait. Mon grand-papa Lauréat jouait du violon et ma tante Hélène de l’orgue. J’ai donc hérité très jeune de ce don pour la musique.
C’est à 8 ans que je chante pour la première fois dans un mariage avec ma maman. Ensuite, ce fut la chorale de l’école, puis celle de l’église, et un peu plus tard, la chorale des jeunes dirigée par grand-maman Mo. À 11 ans, je chante pour la première fois sur une vraie scène, celle du Festival franco-ontarien à Ottawa. Je suis encore à ce jour la plus jeune artiste à y avoir mis les pieds. Quel privilège!
À 11 ans, mon grand rêve était de devenir une « chanteuse internationale ». Je voulais chanter toute ma vie. Je me rends compte, vingt-trois ans plus tard, que mon rêve s’est réalisé. Je chante encore et je n’ai jamais fait autre chose de ma vie. J’ai eu la chance de représenter la francophonie ontarienne et canadienne un peu partout, tant en France, aux États-Unis, en Égypte, en Suisse et partout au Canada. J’ai voyagé, rencontré des gens formidables et découvert de nouvelles cultures. J’ai vécu, grâce à la musique, des expériences extraordinaires! Je me retrouve donc, à 34 ans, avec ce beau rêve que je vis encore, tout comme celui que j’avais de devenir un jour maman. Je suis privilégiée de vivre tout ça en même temps.
Tu as vu maman en spectacle pour la première fois il y a deux semaines, et tu n’as pas fermé les yeux du spectacle ! Est-ce que tu reconnaissais les chansons que tu avais entendues si souvent quand tu étais dans mon ventre? Est-ce que tu étais impressionnée par toutes ces lumières? Est-ce que tu te demandais ce que papa et maman faisaient à danser et chanter pour autant de gens? Tu semblais savourer chaque instant avec tes beaux grands yeux et tes petites coquilles sur tes oreilles.
Tu as été fantastique pour mon retour sur scène. Tu deviens notre mascotte, car toute l’équipe t’aime déjà beaucoup. Tu t’adaptes si bien, et les gens sont impressionnés devant ton calme et ta façon d’observer tout ce qui se passe autour de toi. Tu es curieuse et attentive. Tu ne veux toujours rien savoir des biberons, mais tu es déjà assez compréhensive pour attendre un peu plus qu’à la maison pour ton boire que je te donne à l’entracte. Wow ! Quel bon bébé tu es! Maman et papa sont fiers de pouvoir t’amener avec eux pour poursuivre leur passion et leur travail. Merci de nous permettre d’être de bons parents et de vivre nos rêves en même temps. On t’aime Boubou!