Se sentir aimée est le plus beau sentiment du monde. Je me sens choyée d’avoir une famille si aimante, attentionnée, généreuse et accueillante. Je vous raconte notre soirée de tempête.
Par Manon Séguin
Nous sommes samedi et je viens faire mon tour en Ontario pour voir ma famille, mais aussi pour commencer à faire du gros ménage dans notre maison familiale. On a vendu la maison de notre enfance et on a un peu plus d’un mois pour trier, vendre, donner, jeter, et choisir de garder certains objets. Près de trente-cinq ans de souvenirs et de vécu.
C’est une journée tranquille avec ma petite sœur à ne savoir par où commencer et se lancer dans sa chambre pour débuter. Ma petite Kara est avec moi, bien entendu, et elle nous fait une petite crisette de fatigue en après-midi. Elle fait ça depuis environ une semaine. En plein après-midi, alors qu’elle devrait faire une sieste, c’est la crise. Elle pleure de façon incontrôlée et ne veut rien savoir de rien. C’est au bout de très longues minutes, avec des murmures à l’oreille, des mouvements de balancier répétés et un peu de patience, qu’elle s’abandonne enfin dans les bras de Morphée.
On passe donc l’après-midi à fouiller dans nos vieux souvenirs. Parfois avec des éclats de rire, parfois avec la gorge serrée. Les photos, les toutous, les vêtements, la paperasse, tout y passe. C’est vers l’heure du souper qu’on décide que ça suffit pour aujourd’hui. J’appelle donc ma marraine Hélène (la seule sœur de ma mère) pour savoir si elle et son mari et leur fille voudraient bien de la visite pour souper. Elle accepte avec joie tout en s’assurant que Kara est avec moi et qu’ils pourront la catiner un peu. Hi ! Hi ! Hi !
Après le souper, on remarque qu’il ne fait vraiment pas beau. En plus de la neige, il vente très fort et ça tombe sans arrêt depuis plusieurs heures. Je décide quand même de démarrer mon auto pour revenir à la maison. J’embarque mes trucs dans l’auto que je déblaie aussi, puis j’installe Kara dans son siège en me disant que nous allons prendre la route et rouler tranquillement. Revirement de situation : mes essuie-glaces ne fonctionnement plus. Ce n’est pas exactement le bon moment pour ça, disons…
Je reviens donc dans la maison, un peu dépourvue, avec tous mes sacs et mon bébé qui pleure dans sa coquille d’auto. Normalement, ma sœur m’aurait accueillie chez elle, mais elle a eu un gros dégât d’eau la semaine dernière avec toute la pluie qui est tombée, et son sous-sol est en chantier. De plus, il aurait été difficile de m’y rendre avec ma cocotte.
C’est là que mon oncle Richard (mon parrain, mais aussi celui de Kara car on l’aime beaucoup trop pour ne pas en profiter) me dit que je peux dormir à la maison et qu’il va réparer mon auto demain. Je n’étais vraiment pas préparée à dormir ailleurs. Comme je n’ai presque plus de couches, il démarre son camion pour qu’on puisse aller en chercher, dans la tempête, chez ma soeur. Au retour, je me demande bien comment on va s’organiser car je n’ai pas le berceau de ma cocotte pour la nuit. Ma cousine Stéphanie m’offre alors sa chambre avec son grand lit pour que je puisse y dormir avec ma fille alors qu’elle dormira sur le sofa dans le salon. On écoute un peu le hockey et on jase toute la soirée. Je suis donc, en ce moment, couchée dans le grand lit de ma cousine… avec ma fille qui ronfle à mes côtés. Oui, oui, elle ronfle déjà !
Je réalise que j’aurais pu être stressée par cette situation avec un bébé de trois mois, mais je me suis sentie accueillie. Je suis tellement choyée d’avoir une si belle famille. Ma tante Hélène est le dernier petit bout de souvenirs que j’ai de ma mère. Elle est la seule qui peut encore nous raconter des anecdotes et des souvenirs de jeunesse. Mon oncle, lui, est mon pilier. Il est ma figure paternelle depuis tellement d’années ! Il est comme mon père, c’est lui qui m’a fait descendre l´allée avec ma mère à mon mariage, et c’est lui qui guidera Kara, comme il a su si bien le faire avec moi. Quant à ma cousine, elle est comme ma deuxième sœur et en plus, on se ressemble pas mal en vieillissant. Merci à vous, ma famille en or! Je vous aime.