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SÉRÉNITÉ SONORE: un air de paradis!

Dès le premier coup d’œil à la grande salle des locaux de Sérénité Sonore où l’on aperçoit plus d’une dizaine de chaises suspendues et, à l’avant, un piano et une harpe, on se sent transporté ailleurs. Un grand sourire illumine notre visage, on comprend tout de suite que le moment de détente sera magique et unique. On s’apprête à vivre une expérience emballante qui réunit la musique et le bien-être. Annabelle Renzo, musicienne et entrepreneure, est l’âme derrière l’entreprise Sérénité Sonore, située sur le Plateau-Mont-Royal. Et la sérénité, c’est visiblement sa tasse de thé!

Texte: Daniel Daignault

Annabelle est une femme posée et visiblement zen qui a à la fois la musique et la fibre entrepreneuriale dans le sang. Avant de raconter ce qu’est Sérénité Sonore, regard sur son parcours. « Je baigne dans l’univers de la musique depuis l’âge de 7 ans, confie la harpiste professionnelle. Quand est venu le temps de faire mon choix de carrière à l’adolescence, j’ai décidé d’opter pour le design. Mais durant l’été, j’ai changé d’idée et j’ai choisi la musique; ça ne faisait qu’un an que je jouais de la harpe, je jouais du piano auparavant. »

Annabelle Renzo (Photo: Daniel Daignault)

Après des études en musique à l’université McGill en interprétation, elle a connu au cours des vingt dernières années une carrière d’orchestre et de musique de chambre, en tant que harpiste, en plus de créer plusieurs projets. Elle a joué à l’étranger, au Festival International de Jazz de Montréal, au Festival d’été de Québec, et elle est membre de l’Orchestre symphonique de Longueuil et surnuméraire à  l’Orchestre Métropolitain.

« J’ai fait des spectacles pour enfants et j’ai joué aussi au chevet de gens en fin de vie. J’ai d’abord participé à un projet pilote alors que M. Christian Paire était à la tête du CHUM. Il voulait vraiment mettre l’art de l’avant dans son hôpital. Puis, le Dre Robert Delisle a demandé à avoir une musicienne dans son équipe, et j’ai alors passé quatre heures par semaine au chevet des patients, à l’Hôtel Dieu, à jouer de la harpe. Ça a été vraiment l’un des projets les plus marquants de ma carrière. Je le fais sur demande maintenant, mais pas de façon régulière comme je l’ai fait par le passé. J’ai aussi eu la chance de jouer au Phare Enfants et Familles, qui est un lieu de répit pour les parents d’enfants qui ont certaines problématiques de santé. J’ai fait de l’accompagnement de gens en fin de vie, autant des gens âgés de vingt ans comme de quatre-vingts ans. »

J’imagine que ça été une expérience enrichissante et particulière?

Je pense qu’il n’y a pas de période plus vraie que la fin de vie, tout est dans la transparence. C’est là que j’ai réalisé que la musique permettait d’amener une sérénité. Et la sérénité, je pense que c’est un moment très important à vivre vers la fin. Ça enlève une part d’angoisse parce que tout à coup, on est un peu ailleurs avec l’apport de la musique. C’est un cadeau, une évasion qui permet d’oublier l’instant d’un moment la maladie et la mort. Surtout dans cette période de fin de vie, où il arrive parfois que l’on ne sache pas quoi dire, je crois que la musique a alors une place privilégiée. Comme le toucher aussi. D’ailleurs, j’ai rencontré mon conjoint comme ça, il est massothérapeute et il massait les gens en fin de vie pendant que je jouais de la harpe. Ce sont des moments très intenses, très vrais, qui te ramènent à l’essentiel.

Ça devait être difficile pour toi de contenir tes émotions en jouant?

Au début, les larmes me montaient aux yeux et je me forçais pour éviter que ça paraisse. Il est important d’avoir de l’empathie, mais ce n’est pas à nous d’avoir une émotion. Je dirais aussi que le fait d’avoir vécu ces expériences m’a enlevé beaucoup de stress pour me produire sur scène. C’est comme si j’avais relativisé les choses et je pense d’ailleurs que les gens qui ont un certain contact avec la maladie, ou la mort, relativisent eux aussi beaucoup les choses face au stress de la vie. Ça m’a apporté énormément. J’ai arrêté de jouer à l’Hôtel-Dieu il y a quatre ans, quand j’ai donné naissance à ma fille. 

« Sérénité Sonore est un projet qui prend beaucoup d’ampleur. Je bifurque un peu plus vers mes propres projets. » (Photo: Daniel Daignault)

Parlons de Sérénité Sonore, la musicienne pigiste en toi a fait place à l’entrepreneure! Tu aimes ce rôle?

J’adore ça. Sérénité Sonore est le résultat des vingt dernières années en tant que travailleuse autonome. J’ai toujours adoré lancer mes propres projets et celui-ci est une suite logique des choses. J’ai eu 40 ans cette année, c’est un passage important dans la vie d’une femme où l’on regarde un peu à l’arrière, et l’on se demande dans quelle direction on veut aller. Le chapeau de l’entrepreneuriat m’intéressait vraiment, et j’ai lancé Sérénité Sonore il y a deux ans. On a créé une salle de concert intimiste et on bonifie l’expérience concert parce qu’on offre un espace à chaque personne du public, qui peut vraiment se déposer corps et esprit.

Photo: Daniel Daignault

Qu’est-ce que ça signifie concrètement?

On brise cette espèce de salle de concert où l’on est assis serré, avec les accoudoirs, où il y a très souvent quelque chose qui fait en sorte qu’on ne reçoit pas la musique avec tout son potentiel. Tout à coup, on a eu cette idée d’installer des chaises suspendues où l’on peut vraiment se sentir en apesanteur, où le temps s’arrête. Il y a un phénomène de lâcher-prise qui est assez instantané, on décolle de la réalité. Et en ajoutant la musique live, on a alors une expérience détente. J’ai aussi réalisé qu’il y a différents styles de musiques qui fonctionnent, ce n’est pas que de la musique méditative. On a du classique, du jazz et même une série pop qui va débuter à l’automne 2020, avec des artistes solistes au piano, avec guitare. Ici, on gâte vraiment chaque personne que l’on reçoit; ils ont droit à de petites pantoufles à leur arrivée, une dégustation de thé ou de mousseux, et le principe est qu’ils soient détendus pour passer un bon moment.


Les locaux de Sérénité Sonore sont situés dans ce qui était autrefois l’ancienne usine Cadbury, sur le Plateau-Mont-Royal.  

En somme, les gens qui viennent chez vous vivent vraiment une expérience unique? Oui, ce n’est pas juste d’aller à un concert, c’est vivre une expérience concert, en plein cœur de la ville, où les gens prennent ce temps pour eux alors que la musique les nourrit. Sérénité Sonore allie la musique au bien-être. Les concerts dans les chaises suspendues sont réservés aux 14 ans et plus, et il arrive qu’on troque nos chaises suspendues pour des futons disposés au sol.  Il y a huit thérapeutes en shiatsu qui font des massages au sol, donc huit personnes peuvent vivre l’expérience avec un musicien live. C’est une expérience de massage d’une heure quinze avec musique. Les concerts sont aussi accompagnées de projections, et on a même installé des hamacs doubles qui peuvent accueillir des couples pour les concerts.

Annabelle Renzo ne manque pas d’idées et il faut dire que l’endroit et les ressources à sa disposition offrent de nombreuses possibilités pour créer des événements qui sauront attirer le public. Elle s’est aussi récemment attaquée au milieu des entreprises (en proposant notamment des 5 à 7 musicaux), et il faut savoir que différentes formes de concerts sont offertes en plus d’événements-santé; il faut vraiment consulter le site de l’entreprise pour être au fait de tout ce qui se prépare et connaître les dates des événements.

« On va aussi lancer au printemps un projet qui a pour titre Doudou Sonore, ce sont entre autres des concerts mensuels qui auront lieu sur coussins au sol, pour les 0-5 ans. »

C’est un beau projet, un rêve qui se réalise?

Tout à fait. J’ai 40 ans et ça m’a reconnectée avec un rêve d’adolescente. Quand j’avais 14 ans, je rêvais d’habiter dans un loft et de faire des concerts intimes. C’est drôle, ça a été logé dans mon inconscient durant vingt ans et on dirait que c’est remonté à la surface. 

Pour plus de détails, consultez le site http://serenitesonore.com